25 novembre 2005

Traces et traque sur le web…

Toute navigation sur Internet laisse des traces. Cookies, web bugs, spams, les techniques d'espionnage sur le Net se sophistiquent de plus en plus. Etat des lieux d'un phénomène qui ne fait qu'empirer… et des moyens mis en place pour s'en prémunir.


En octobre 2000 l'enquête sur le futur numérique de l'UCLA (université de Californie de Los Angeles) révéle que 64 % des internautes américains s'estiment surveillés sur le Net.

Pour s'en convaincre rien ne vaut la démonstration sur http://www.cnil.fr/ "Découvrez comment vous êtes pistés sur Internet" : de votre adresse IP, à votre DNS, au système d'exploitation de votre ordinateur, jusqu'au nom de code de votre navigateur et la page d'où provient cet hyperlien que vous venez de faire.

Pas convaincu ? http://privacy.net/anonymizer/ pistez : votre processeur, sa mémoire vive, ses freewares, ses cookies, toutes les adresses IP qui passent sur votre serveur, les infos du domaine auquel appartient l'adresse IP, le chemin détaillé de votre connexion…

C'est toute cette technologie qui rassemblée permet un archivage susceptible d'identifier tout un chacun !

Des cookies aux web bugs

La faute à qui ? Aux cookies principalement. Pour aller à l'essentiel on peut dire qu'un cookie est une collecte d'infos récupérables pour vous reconnaître. Infos déposées et enregistrées dans un fichier texte sur votre ordinateur par un serveur web marchand. Chaque fichier (cookie) étant reconnaissable par le serveur responsable de sa mise en place. Bien qu'inoffensifs, l'utilisation détournée qui peut être faite des cookies est elle, plus inquiétante.En croisant différentes technologies certaines entreprises peuvent se constituer une véritable banque de données. Et identifier de façon nominative les internautes avec nom, adresse, situation familiale et professionnelle, revenus, centres d'intérêts, religion, appartenance politique, etc… Mais le vrai fléau ce sont les web-bugs. Ces mouchards sont de micro-espions sous forme de programmes informatiques installés à votre insu dans votre ordinateur. Et qui y agissent dans la plus parfaite discrétion… L'intérêt ? S'infiltrer dans n'importe quel ordinateur et subtiliser des carnets d'adresses électroniques. Ou encore, pour des firmes de marketing direct, connaître à travers les fichiers des internautes : leurs sites privilégiés, leurs achats, leurs contacts. La société Intelytics a démontré récemment aux parlementaires américains l'étendue de ce phénomène. Sur les 50 millions de pages analysées par ses soins, 1/3, soit 16 millions comporteraient de tels micro-espions !

Espionnite aiguë et e-mail

Les e-mails font eux aussi l'objet d'une espionnite aiguë. Les adresses sont le plus souvent récoltées dans les forums ou sur les sites de petites annonces. Dans quel but ? Le spamming, envoi massif de courrier indésirable. Sous forme d'e-mails publicitaires il pose de sérieuses questions face à la protection de la vie privée. Mais le plus grave reste l'espionnite autorisée des e-mails. Avec cette nouvelle législation anglaise en vigueur qui autorise les employeurs à fliquer les e-mails de leurs employés au travail.

On le voit le droit du Net en ce qui concerne le respect de la vie privée en est à ses balbutiements. Pour l'heure, chaque pays ébauche une jurisprudence et des systèmes de protection qui lui sont propres…

Concernant les web-bugs, les parlementaires américains devraient dans les prochains mois étudier sérieusement cette technologie afin, si besoin est, de la rendre illégale. En attendant ce jour, Intelytics proposera très bientôt Personal Sentinel ! Un système de prévention offert aux internautes américains. Objectif : détecter la présence de web-bugs sur les sites.Un programme espion pour espionner les espions, en somme !

En attendant les produits miracles...Protégez-votre Pc!

24 novembre 2005

Actualité Mondiale : Bush-Blair, la conversation secrète qui crée la polémique


Deux jours après les révélations du Daily Mirror qui affirmait que Bush avait envisagé dans une conversation avec Blair la possibilité de bombarder la chaîne qatariote, le directeur d'al-Jazira a demandé à rencontrer le Premier ministre britannique. Le directeur d'al-Jazira a demandé jeudi à Londres de rencontrer "d'urgence" le Premier ministre britannique Tony Blair.
Au même moment, se déroulait à Doha un sit-in de protestation d'employés de la chaîne à Doha contre des informations prêtant à Washington un projet d'attaque en 2004 contre cette télévision.

23 novembre 2005

Société : Grippe aviaire: du danger de crier au loup.

Curieux paradoxe.
Au moment où les gouvernements de la planète commencent enfin à prendre au sérieux la menace de grippe aviaire, un nombre croissant de scientifiques commence à dire qu'on vise peut-être la mauvaise menace.
Les spécialistes en épidémie ont certes toujours prévenu qu'une épidémie est quelque chose d'incroyablement difficile à prévoir, parce que des virus se sur-multiplient en une série de familles et de sous-familles, les unes virulentes, les autres non. Mais les voix des plus prudents de ces spécialistes ont longtemps été noyées dans la masse des inquiets. A présent, après des mois de grippe aviaire dans l'actualité, leurs voix commencent tout juste à se faire entendre.
Tout le monde est d'accord pour dire qu'une pandémie de grippe est inévitable. Et que des préparatifs pour en limiter au maximum les effets sont souhaitables. Mais la question-clef demeure: est-ce vraiment le H5N1 qui causera une pandémie? Et si tel est le cas, provoquera-t-il des décès en masse, comme sa cousine la grippe espagnole de 1918, ou juste un soubresaut dans le taux de mortalité annuel de la grippe?
Dilemme social: si le H5N1 ne provoque rien de grave dans les prochaines années, l'opinion publique et les politiciens ne risquent-ils pas de se rebiffer devant ces scientifiques qui ont si fort crié au loup? Si tel était le cas, ce ne serait pas vraiment l'attitude propice à une préparation... contre une future pandémie de grippe.


Intervenant dans les pages de la très sérieuse revue Science, le virologue new-yorkais Peter Palese emploie le mot "hystérie" à propos du H5N1. Bien sûr, la possibilité existe. "Mais je ne crois pas que ce soit aussi certain que ce dont certains de mes collègues donnent l'impression." Son principal argument: après deux ans et des milliers d'oiseaux contaminés, cette famille du virus s'est révélée extrêmement difficile à transmettre entre humains: dans tous les cas connus, l'humain l'a attrapé d'une volaille, et non d'un autre humain.

"Le virus n'est clairement pas contagieux parmi les mammifères, et je ne crois pas qu'il puisse le devenir", renchérit Paul Offit, immunologue et virologue à l'Hôpital pour enfants de Philadelphie. Ce dernier s'est même livré à une analyse historique: parmi toutes les souches de grippe ayant causé une pandémie chez les humains, y compris la grippe espagnole, aucune n'était de la famille H5. Des infections d'humains à humains provenant de virus de souche H5 ont certes été observées, mais aucune qui n'ait dégénéré en une catastrophe.

L'argument historique est toutefois dangereux réplique, toujours dans Science, le virologue japonais Yoshihiro Kawaoka: nous ignorons quels virus ont circulé entre humains pendant des centaines de milliers d'années... sauf pour le dernier siècle.
Si les sceptiques ont tort, on ne tardera pas à le savoir. Mais s'ils ont raison, il pourrait s'écouter bien du temps encore avant qu'on en soit sûr...


Suite sur le lien suivant : http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2005/cap2111057.html